Visites d’ateliers 2023

Fang Dong est une artiste designer, diplômée de l’ebabx école supérieur des Beaux-arts de Bordeaux en 2018. Originaire de Qing Dao, elle vit et travaille actuellement entre la France et la Chine. Elle nous a accueillies à  Bordeaux, aux ateliers de l’Espace 29.

Fang Dong signifit « le sens parfumé » en chinois. L’idéogramme de ces deux caractères est construit en plusieurs herbes carrées et lourdes, donc elle pourrait se nommer aussi « Heavy herbe (h2E3) ». Son travail aborde l’inattendu, l’humour et le paradoxe et se présente sous plusieurs formes. Ses pièces, entre l’art et le design, offrent à nos sens une pluralité d’échelle, c’est un monde tactile, sensitif en perpétuel mouvement composées de matières textiles soyeuses ou organiques telles que des sac à base d’algues, d’écritures, de films et de nouvelles technologies.

C’est en regardant la réalité telle qu’elle se présente, les évolutions sociétales, les habitudes de consommation, les comportements humains, mais aussi en examinant les constructions du passé qui ont façonné notre quotidien, qu’elle imagine de nouveaux scénarios ou objets utiles à nos futurs modes de vie. Elle croit que toutes choses s’enchaînent entre elles, la relation entre les objets et les gens est comme une symbiose, qu’elle qu’en soit la temporalité.

David Dudoret

Diplômé en 2020 de l’ebabx école supérieure des Beaux-arts de Bordeaux, David Dudoret est un artiste plasticien utilisant la photographie comme médium principal. Ses photographies produites uniquement avec des appareils photo argentiques ou des polaroïds, portent une attention particulière à l’objet et aux paysages, à l’état brut. Nous sommes allées à sa rencontre aux Ateliers partagés de panoramas, à Lormont en début d’année.

Par la photographie et l’écriture, il propose une nouvelle lecture du paysage urbain, composé de vestiges sociaux, dans lequel il suggère les passages, les restes de présence avec des intensités plurielles. Vivant depuis son plus jeune âge en périphérie bordelaise, au cœur d’un quartier prioritaire de la rive droite, il en perçoit très tôt les stigmates, sinon sa beauté, qu’il souhaite aujourd’hui capturer tel un journal de bord, témoin d’une réalité quotidienne. Il observe avec tendresse son environnement, captant à la fois sa brutalité, sa réalité et sublimant les traces laissées par les personnes qui l’occupent, par des jeux de lumière diffuse et vaporeuse.

À la frontière entre l’autobiographie, le documentaire et la fiction, son travail partage de multiples réalités sociales, politiques, économiques et culturelles. Créant des contrastes poétiques, les textes apposés sur les photographies laissent place à une forme de rêverie, quand l’arrière-plan ramène quant à lui à la froideur de la rue.

Emma Haëck

Emma Haëck est diplômée en 2018 de la Haute École des Arts du Rhin, Mulhouse. Elle vite et travaille à Bordeaux, et nous l’avons rencontré à Lormont, dans les Ateliers partagés de panoramas.

Emma Haëck collectionne des objets hétéroclites et compose son propre cabinet de curiosité. La persistance des images est un des enjeux de sa pratique et c’est à travers la collection et l’archive qu’elle explore les formes de l’assemblage, du montage, de l’analogie et de la migrations des formes. Elle cherche à mettre en évidence la prise d’autonomie de l’image et des objets face au texte. C’est en composant avec ce qui est là, établissant un dialogue entre les objets et les signes qui peuplent l’imaginaire collectif et en créant de légers déplacements, qu’elle invite le spectateur à penser le monde autrement.

Son travail tend à proposer un nouveau récit, une nouvelle histoire, qui prend sa source dans le monde environnant et la culture ambiante. À travers une polyphonie plastique qui convoque passé et présent, quotidien et imaginaire, Emma Haëck tente d’établir des connexions entre les différents moyens de représentation du monde en procédant à des manipulations telles que la reproduction, l’appropriation, la soustraction et la mise en mouvement.